Mon avenir! Pourquoi n'est-il pas aussi sécurisé malgré toutes mes études?
By:Nadège Silva Tavares, NTK contributor

Ça y est, je suis arrivée à la dernière étape de mon cursus scolaire: le master! Encore deux ans de durs labeurs et je devrais, en théorie, être opérationnelle pour rentrer dans le monde du travail! L’école c’est l’histoire de ma vie, jusqu’à présent je n’ai rien connu d’autre et elle me le rend bien. j’ai toujours été une excellente élève, motivée et sérieuse (sans prétention évidemment). Très peu de personnes ne doutent que mon avenir professionnel sera brillant pour la simple et bonne raison que je le mérite et que je n’attends pas que les choses viennent à moi. Alors pourquoi donc quelque chose hante mon esprit et me dit que je ne dois pas être aussi sure d’un avenir qui ne dépend pas seulement de touts mes efforts, mais de la direction économique d’un monde global qui semble de jour en jour moins rassurante? En d’autre terme, il semble qu’en réalité je suis la seule personne qui doute que mon avenir professionnel sera brillant. Mes parents ne doutent pas. Mes profs ne doutent pas. Est-ce normal que je sois comme ça, et comment m’assurer que je serais indépendante financièrement et professionnellement? Je veux réussir. Je veux contribuer au développement socio-économique de ma génération. Oui, je le veux. Je suis seulement un peu troublée par les crises économiques qui nous affectent tous et qui ne semblent pas avoir de solutions immédiates.

Voilà pourquoi au fond de moi une petite voix se fait entendre par intermittence et répète « et si ? ». Et oui en effet et si, malgré les diplômes et les ambitions je finis par travailler pour une firme où je n’utilise presque rien qui correspond à mes études, et pire pour le salaire minimum? Ironiquement, c’est une conversation que ma meilleure amie Staace et moi avons souvent et nous aimons plaisanter sur cet avenir si flou. Mon but n’est pas de parler de la situation de l’emploi en France, d’Haïti, de Cap-Vert, ou des Etats Unis à proprement dit mais plutôt d’exprimer les craintes d’une jeune étudiante, craintes soit dit-en passant partagées par de nombreux jeunes de ma génération. Les histoires de cousines, amis ou connaissances très diplômés et se retrouvant au chômage ou ayant un emploi sous qualifié ne me sont malheureusement pas étrangères. Outre le fait qu’elles soient très déprimantes elles ont fait naître chez moi ces craintes quant à mon avenir. Tu vois, je ne suis pas seule à craindre ou en douter de mon avenir professionnel. Laisse-moi partager avec vous un graphique qui explique le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans dans quelques pays Européens. Source: Europe's Record Youth Unemployment: The Scariest Graph in the World Just Scarier. www.theatlantic.com. Si c’est comme ça en Europe, c’est surement pareil aux autres continents. Y a-t’ il d’autres alternatives pour nous les jeunes pour éviter d’être si appréhensifs concernant notre avenir professionnel?

J’ai d’ailleurs récemment fait part de ces dernières à un ami de ma meilleure amie Staace qui vit aux Etats Unis. Pour l’instant je l’appelle oncle adoptif: Vivens Joachim. Après m’avoir rassuré (je tiens à préciser que je ne suis pas en dépression et démotivée Lol !), il m’a pertinemment fait comprendre qu’être son propre patron est une option intéressante et à envisager. Cela tombe bien puisque ce mois-ci je vais commencer mon master en entrepreneuriat. L’idée d’être mon propre patron m’attire énormément, et d’autant plus si la création d’une telle boîte se réalise en partenariat avec mes amis les plus proches qui sont aussi ambitieux et travailleurs que moi. Néanmoins je suis réaliste: avant d’ouvrir cette boîte il nous faut un projet d’une solidité infaillible et cela peut prendre des années. En parallèle je trouve qu’une expérience professionnelle est au préalable indispensable. Aussi, il me faut comprendre et accepter l’importance de m’aventurer, de risquer un peu. Je suis encore très jeune. J’aurai d’autres opportunités pour me récupérer si une expérience n’est au final pas aussi profitable et satisfaisante que ce qui était préalablement prévue. Ça me donne un peu de confort. Mais, ce n’est pas ça que je veux naturellement. Je veux travailler dur pour réussir. Je dois être créative, et je le sais. Je dois offrir un produit ou un service solide et qui peut marquer une génération. En d’autre terme, je dois penser aux diverses tendances de la génération de demain.


Au final j’envisage d’évoluer en tant qu’auto-entrepreneur. Mais mes ambitions sont pour l’instant tournées vers l’étranger et l’idée de m’expatrier me plait. Nombreux sont les pays où les jeunes diplômés étrangers sont très sollicités. Parlant français, anglais, espagnol, portugais et créole-portugais je pense avoir beaucoup d’atouts en mes mains et pouvoir m’expatrier dans beaucoup de pays. Le pays que j’affectionne particulièrement est le Brésil ou les opportunités professionnelles sont immenses et où l’entrepreneuriat connait un boom significatif. Je ne doute pas qu’une telle solution aura des risques – notamment moraux. Mais, je suis prête à m’aventurer et à travailler dur pour faire en sorte que mon avenir ne soit pas dicté par trop d’actes qui soient contraires à mes envies, et à mes ambitions. Je ne veux pas être une spectatrice, c’est tout.


Voilà! Je partage avec vous mes craintes, mes ambitions, et mon espoir de réussir ma vie professionnelle. J’aimerais connaître vos opinions concernant l’entrepreneuriat et l’expatriation afin d’entamer une réflexion autour de ces sujets. Est-ce qu’Haïti est un choix? La Jamaïque? Les Etats-Unis? Cap Vert? La Martinique?

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